Ce printemps 2021 très mitigé d’un point de vue météorologique laissait craindre des résultats tout aussi mitigés au niveau de la biodiversité.

Force est de constater qu’il n’en est rien avec la découverte début juin d’une troisième espèce d’orchidée près de l’une de nos mares, l’Ophrys abeille (Ophrys apifera).

Bien que présente sur la majeure partie du territoire wallon, à l’exception de l’Ardenne, cette espèce, vulnérable et protégée, n’apparait que ponctuellement et souffre de l’utilisation intensive de fongicides. En effet, comme toute les orchidées, l’Ophrys abeille entretient une relation symbiotique avec des champignons mycorhiziens qui la fournissent en eau et en nutriments en échange de sucres produits par la plante. La vie de l’orchidée est donc intimement liée à celle du champignon.

La reproduction de l’Ophrys abeille est tout à fait particulière et consiste à duper des abeilles solitaires afin qu’elles la pollinisent. Pour ce faire, elle a développé un labelle (pétale modifié) semi-globuleux, poilu et orné d’un dessin brun et jaune, faisant penser à une abeille. De plus, elle émet une odeur proche de celle d’une abeille femelle, attirant irrésistiblement les mâles des environs. La plante profite alors de l’occasion pour coller du pollen à l’insecte, qui jouera alors le rôle, bien malgré lui, d’émissaire vers une autre Ophrys abeille.